D’une agressivité visuelle sans pareille dans la catégorie, la supersportive signée Yamaha connaît, après deux petites années au catalogue depuis sa profonde mutation de 2006, une évolution plus intense qu'il n’y paraît. Côté moteur, la nouvelle R6 s’offre la dernière technologie en vogue chez le constructeur aux trois diapasons, apparue sur la R1 en début d’année : le système YCC-I (Yamaha Chip-Controled Intake) d’admission à longueur variable. Dans les faits, les longs conduits d’admission s’ouvrent au régime précis de 13 700 tr/min (environ 14 200 tr/min lus au compte-tours), permettant ainsi au mélange air-essence d’arriver plus rapidement vers les soupapes d’admission. Résultat : un moteur plus plein sur l’ensemble de sa plage de régime (conduits longs) et une puissance accrue haut dans les tours (conduits courts). De quoi venir compléter une dotation déjà à la pointe de la technologie, avec le système YCC-T de gestion électronique des gaz. Mais les modifications ne s’arrêtent pas là : taux de compression augmenté (13 à 1, soit le plus élevé sur une Yamaha, contre 12,8 auparavant), nouveaux pistons, échappement et injection modifiés, etc. Deux chevaux ont ainsi été gagnés, portant le total à 129 ch, voire 135 avec l’air forcé. Pas mal pour un 600 cm3 ! Et la R6 de voir sa partie-cycle s’affûter de la même manière. L’essentiel du travail a porté sur la fourche et sur la rigidité générale, améliorant la stabilité au détriment de l’agilité. Ainsi, la nouvelle R6 se veut plus précise et moins nerveuse côté châssis, imposant par là même davantage d’effort à fournir lors de changements d’angle brutaux. Puissante et mieux remplie que par le passé, elle reste une attaquante née, nécessitant d’être menée à la cravache (au-delà de 10 000 tours) pour donner le meilleur d’elle-même (quelle sonorité dans les tours !). Mais pour les amateurs de machines sans compromis, désireux de chasser le chrono sur piste et de chercher leurs propres limites, la nouvelle R6 s'impose comme une référence. Belle comme jamais, admirablement bien assemblée et dotée d’un équipement à faire pâlir bien des sportives préparées, ultra performante et très généreuse en sensations, elle n’attend plus qu’une future confrontation pour exposer au grand jour ses innombrables qualités sportives. Ne reste donc plus qu’à signer un chèque de 11 200 € : un tarif certes élevé, mais qui a su ne pas augmenter malgré l’amélioration du produit.
Les Plus
- Look
- Efficacité
- Stabilité
Les Moins
- Moins agile
- Très exclusive
- Prix
Fiche technique
Moteur : 4-cylindres en ligne, 599 cm3, 4-temps, refroidi par eau, double ACT, 16 soupapes, 129 ch (135 avec air forcé) à 14 500 tr/min, 6,7 mkg (7 mkg avec air forcé) à 11 000 tr/min, injection électronique, boîte 6 vitesses. Transmission finale par chaîne. Partie-cycle : cadre périmétrique en aluminium de type Deltabox. Suspensions AV/AR : fourche inv. Ø 43 mm, déb. 115 mm, quadruple réglage ; monoamortisseur, déb. 120 mm, quadruple réglage. Chasse/angle : 97 mm/24°. Empattement : 1 380 mm. Hauteur de selle : 850 mm Freins AV/AR : 2 disques ø 310 mm, étriers radiaux 4 pistons ; 1 disque ø 210 mm, étrier 2 pistons. Pneus AV/AR 120/70x17 ; 180/55x17. Réservoir 17,3 litres, 166 kg à sec, + 250 km/h*.